Ce n’est peut être pas le sujet le plus sexy et pourtant il est essentiel : les règles. Une femme dépense des milliers d’euros dans sa vie dans les protections hygiéniques, aussi dites protections menstruelles. Alors que l’Écosse est le premier au monde à offrir un accès gratuit aux protections périodiques à toutes les femmes, on peut se demander à quand en France ? Dans ce décryptage je te propose de découvrir les différents types de protections hygiéniques, les mesures déjà prises en France et ce qui pourrait se passer prochainement !
Les différentes possibilités de protections hygiéniques
Garçon ou fille, tout le monde sait ce qu’est une protection hygiénique. Même si le sujet des règles reste tabou, il faut bien l’aborder ! Quand on a nos règles (oui je suis une fille), on ne va pas laisser couler tout ce sang. On pourrait, mais une tâche de sang sur un jean ne serait pas compris, bref. Il y a alors plusieurs possibilités : les serviettes hygiéniques et les tampons sont sans doute les plus connues, mais aussi les plus controversées.

En effet, bien que pratique et facilement accessibles notamment dans les commerces, les tampons sont considérés comme toxiques. 60 millions de consommateurs ou encore l’Agence Nationale de sécurité, de l’environnement et du travail ont souligné la présence de glyphosate et autres substances chimiques qui ne devraient pas être présents dans les tampons. En France, la composition des tampons ne fait pas l’objet d’une réglementation précise, les fabricants peuvent donc y mettre tout et n’importe quoi…, même si désormais, un affichage plus clair sur les paquets est mis en place.
Des protections moins traditionnelles depuis quelques années
Depuis quelques années, d’autres types de protections sont utilisées : la culotte de règles, la serviette lavable ou encore la cup.
La cut est invisible, il faut cependant une certaine adaptation du corps à cette dernière, apprendre à bien la positionner et penser à vider la cup toutes les 4 heures.
La serviette lavable est comme son nom l’indique, une serviette lavable qui se pose sur ta culotte. Elle présente l’avantage d’entraîner moins d’allergies et d’irritations ! Il faut cependant prévoir plusieurs culottes pour les règles.
Enfin, la culotte de règle à un côté esthétique et discret. Il faut prévoir plusieurs culottes pour les règles, un investissement important, mais vite rentabilisée.
Parmi les marques les plus populaires, on peut citer Fempo qui propose des culottes menstruelles 100% coton ou bien DansMaCulotte qui offre un large choix de protection !
Combien coûte les protections hygiéniques aux femmes ?
Maintenant que j’ai fait la maitresse d’école à te présenter les protections hygiéniques phares, abordons le sujet qui fâche : le coût des protections hygiéniques !
Je dis sujet qui fâche, car on parle souvent de précarité menstruelle, c’est-à-dire la difficulté ou le manque d’accès aux protections hygiéniques rencontré par des millions de personnes.
Pour les femmes en difficulté, et notamment en difficulté financière, le besoin premier n’est pas forcément d’acheter des tampons ou des serviettes. En France, près de 2 millions de femmes n’ont pas de protections hygiéniques. Ce manque peut avoir des conséquences sur le quotidien : comme l’impossibilité de travailler ou d’aller en cours.
Le calcul de base pour le coût des règles est le suivant : une femme a ses règles jeune, certains à 10 ans, d’autres un peu plus tard comme à 14 ans par exemple. Les règles sont là tous les mois et suivent un cycle de 28 jours, jusqu’à la ménopause. L’âge de la ménopause arrive entre 45 et 55 ans en moyenne.
Dans une vie, une femme a ses règles environ 500 fois donc. Si on fait le calcul, en ne prenant en compte que les protections hygiéniques, le coût moyen est de 5 000 euros.
En fonction des protections achetées, du niveau des règles (abondantes ou pas), le coût varie ! Par mois, si on reste sur des tampons/serviettes, le coput varie entre 3 et 7 euros. Certains calculs prennent en compte, l’achat de sous-vêtement, d’anti-douleurs, de chocolats … Le coût total peut ainsi grimper à plus de 20 000 euros.
Protections hygiéniques et France : la situation
Plusieurs associations demandent à ce que les protections hygiéniques soient remboursées par la Sécurité Sociale.
Depuis 2020, différentes actions sont mises en place dans tout l’Hexagone. Ainsi depuis la rentrée 2020, “la mise à disposition de protections hygiéniques gratuites est expérimentée auprès d’élèves du second degré et d’étudiantes, de femmes détenues, de femmes précaires et sans abri“.
Bref, dans plusieurs lycées et établissements scolaires, des distributeurs de protections périodiques ont été installés pour donner accès gratuitement et sans limite aux lycéennes à des tampons et serviettes. Une expérimentation en cours donc et à petite échelle pour le moment.
France : Bientôt la gratuité des protections hygiéniques pour les femmes ?
Récemment, Emmanuel Macron a expliqué dans une interview accordée à Brut que le sujet allait être abordé lors du premier semestre 2021, et qu’une réponse concrète arrivera par là suite. Alors que certains médias expliquent que nous serons le second pays à proposer gratuitement des protections hygiéniques aux femmes, il ne faudrait pas s’emballer.
Le 16 décembre 2020, Elisabeth Moreno, Ministre des Solidarités et de la Santé, a annoncé qu’un budget de 5 millions d’euros serait dédié en 2021 pour lutter contre la précarité menstruelle.
Les personnes concernées en premier plan par ce budget sont les associations, mais aussi les femmes incarcérées, les femmes en situation de précarité, et des étudiantes en éducation prioritaire.
???????? [COMMUNIQUÉ]
Suite aux annonces d'@EmmanuelMacron, avec @olivierveran, nous portons à 5 millions d'euros le budget alloué par l'État pour lutter contre la précarité menstruelle en 2021.
Ce tabou doit être combattu.
Il s'agit d'un enjeu de solidarité et de justice sociale. pic.twitter.com/YvIIddcL7I— Élisabeth Moreno (@1ElisaMoreno) December 15, 2020
Vu les tests déjà en cours, il semblerait que la gratuité des protections hygiéniques arrive en France oui, mais pour lutter contre la précarité menstruelle. Ainsi, seules les femmes dans des situations complexes pourraient bénéficier de protections gratuitement. Une gratuité qui ne sera pas universelle. Reste à voir ce qui se passe réellement en 2021 !
En attendant, l’Ecosse a montré l’exemple. En Italie, il existe même un congé spécial en cas de règles douloureuses. Alors que certaines choses sont remboursées par la sécurité sociale comme le test COVID-19 ou encore le Doliprane, tu penses que les protections hygiéniques devraient aussi l’être ?